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MUSIQUES CRÉATIVES ET VIVANTES, PAR DES MUSICIENS CRÉATIFS ET VIVANTS

Auteur/autrice : Ensemble Nautilis

Retours sur la tournée aux États-Unis du trio Carol

Après la tournée du trio Carol aux États-Unis, Christophe Rocher revient sur cette aventure outre-atlantique qui va bien au-delà de simples concerts à l’étranger, et qui se transforme pour devenir aussi une odyssée européenne parsemée de rencontres artistiques et humaines exceptionnelles…

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La tournée américaine du trio CAROL a bénéficié du soutien financier de Spectacle vivant en Bretagne, de la Sacem, de la ville de Brest, de l’Institut Français, de la Région Bretagne, de la Spedidam.

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Interview par Erwan Bargain pour Bretagne Actuelle.

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Fondateur de l’Ensemble Nautilis, basé dans le Finistère, le clarinettiste Christophe Rocher revient d’une tournée aux Etats-Unis. Avec ses acolytes, le contrebassiste Frédéric B. Briet et le batteur Nicolas Pointard, ils ont ainsi joué à la Nouvelle-Orléans, à Denver, Iowa City et Minneapolis. Retour sur cette belle aventure humaine, réalisée dans le cadre du projet ARCH, dédié aux échanges artistiques entre musiciens bretons et internationaux.

 

D’où est né le désir de lancer ARCH ?
Je suis un laborieux, j’ai besoin de temps pour trouver la musique, et aussi les bonnes personnes, Alors quand mon ami Alexandre Pierrepont, anthropologue du jazz d’aujourd’hui, journaliste, et penseur, m’a proposé une tournée aux USA, où je jouerais avec nombre de musiciens américains tous plus connus et magnifiques les uns que les autres. J’ai réfléchi quelques secondes et, à sa grande surprise, j’ai refusé pour lui proposer l’instant suivant, un autre type d’aventure, plus durable et plus en cohérence avec ce que je suis : un voyage pour jouer avec tous ces musiciens, certes, mais un voyage qui serait un voyage d’exploration, un voyage initiatique, en vue de créer des relations plus durables, car je n’aime pas les « one shots ». Nous sommes donc partis pour 3 semaines en mars 2012, à New York, puis Chicago, Alexandre Pierrepont, Frédéric B. Briet (contrebassiste) et moi. Nous avons joué lors de sessions, de rencontres et de concerts, 2 à 3 fois par jour parfois.  Nous avons rencontré des artistes auprès desquels nous avons expliqué notre désir de faire de la Bretagne un point d’ancrage de rencontres et de créations entre musiciens américains (en particulier de Chicago) et bretons. Au retour, notre choix était clair, ces contacts humains et artistiques devaient profiter à tous dans Nautilis, ici, en Bretagne. Nous avons donc imaginé ce dispositif ARCH dont le but est de favoriser les rencontres, les créations et la diffusion de la musique créée de part et d’autre de l’Atlantique, en provoquant des concerts mêlant Bretons et Américains.

Que retiens-tu des quatre premières années du projet et des échanges avec la scène de Chicago ?
Evidemment, il me faudrait quelques heures et quelques centaines de pages pour répondre à cette question. Mais en un mot : l’humanité. Nous avons fini ce premier volet de quatre ans en créant un grand orchestre le Third Coast Orchestra, qui a joué au Quartz et à Paris, à la Dynamo de Banlieue Bleue. Nous l’avons appelé ainsi, sur le constat finalement que nos deux communautés, bretonnes comme chicagoannes étaient très concernées par les côtes, les rivages, les bordures, Chicago étant au bord de l’immense lac Michigan, qui est appelé la troisième côte des Etats-Unis. Ces côtes sont des invitations aux voyages, à la navigation, mais aussi à l’accueil des navigateurs des autres contrées, c’est un état d’esprit commun que nous portons en nous à travers la musique, mais aussi dans nos vies. Voyager mais aussi, accueillir les gens qui arrivent par la mer notamment, les étrangers, les autres, nous a semblé être une question importante et intemporelle, comprend qui veut ou comprend qui peut ! Chicago est aussi la ville des Etats-Unis la plus ségréguée, les afro-américains vivent pour la plupart au sud de la ville, les blancs au nord. Les musiciens n’échappent pas à ce mur physique, pourtant ils jouent ensemble régulièrement, militent pour la plupart, encore aujourd’hui, contre cette ségrégation. Rob Mazurek, à qui nous avons confié la direction de ce grand orchestre, est le symbole de cette humanité, avec cet ensemble qui mêle hommes et femmes de Bretagne et de Chicago, blanc et noirs, venant du jazz, du rock, de la musique traditionnelle, tous improvisateurs. Quelques minutes avant de monter sur scène, le jour de la première, Rob m’a glissé à l’oreille : « tu sais, Christophe, mon rôle, ce n’est pas que les musiciens jouent bien ma musique, c’est qu’ils jouent la leur, qu’ils soient heureux ensemble, et qu’ils partagent de l’amour ».

Le rapport à la musique est-il différent des deux côtés de l’Atlantique et si oui, pourquoi ?
Oui, en France, nous éprouvons le besoin de mettre des étiquettes avant même d’entendre la musique. Nous, musiciens français, parlons beaucoup de la musique avant de la jouer, les américains parlent très peu de la musique qu’ils jouent, ils se contentent de la jouer. Et si un musicien, en France, joue du jazz, alors, nous, Français, avons parfois du mal à comprendre que le lendemain, il parte en tournée avec un groupe de rock très commercial, ou de musique expérimentale radicale, et pourtant, c’est exactement ce que font la plupart des musiciens que nous rencontrons sur le continent américain, c’est une attitude d’ouverture qui me plait beaucoup, une attitude vitale même. Par exemple parmi les musiciens avec lesquels nous avons joué : Matt Bauder joue dans Arcade Fire, Jeff Parker dans Tortoise et à Montréal, nous avons rencontré les musiciens de Godspeed You Black Emperor, notamment Thierry Amar et surtout Mauro Pezzente qui gère le Suoni Per El Popolo, festival de musique expérimental, un festival qui balaye très large, de la musique contemporaine au Punk en passant par le Freejazz et la danse contemporaine. Par ailleurs, ici, nous avons encore la chance de vivre avec un système social que les gouvernements successifs tentent de désosser mais qui permet encore aujourd’hui aux écoles, aux conservatoires, aux scènes, aux festivals de faire circuler les artistes auprès des populations. Cela est très différent aux USA, la musique se loge dans d’autres endroits, par les bonnes volontés, les festivals… Il faut savoir que nos amis américains nous envient profondément ce système social, ils nous le disent souvent : « résistez, la France est un modèle ! ». Et ce, d’autant plus aujourd’hui avec le gouvernement Trump. Souvent, ceux qui gagnent de l’argent en font profiter les autres pour pallier au manque de solidarité du modèle américain (santé, éducation …). Par exemple Mike Reed, batteur de Chicago, dirige un des plus grands festivals de rock et de pop des USA, le Pitchfork Music Festival. Il a ouvert le Constellation, un des plus beaux clubs de jazz contemporain et de musiques créatives de Chicago, notamment grâce à l’activité du Pitchfork. C’est un peu comme si les Vieilles Charrues finançaient Penn ar Jazz, et ici, c’est difficile à imaginer !

Comment s’est déroulée votre dernière tournée aux USA ?
Nous sommes passés par les villes de La Nouvelle Orleans, Denver (qui est jumelée avec Brest), Iowa-City et Minneapolis. Nous travaillons déjà à la tournée 2019 car les contacts que nous avions dans certaines villes n’ont pas pu se concrétiser cette année (Seattle, Houston, Los Angeles et Detroit en particulier). Nous avons débuté la tournée avec la formation Bonadventure Pencrof, créée en 2013, puis terminé avec le Trio Carol qui accueillait chaque soir un nouvel invité dans la ville où il jouait. Pour finir, mes camarades sont rentrés en Bretagne. Je suis alors passé par Chicago pour avancer sur de nouveaux projets et j’ai fini mon périple par quatre jours de concerts avec Joe Fonda et Harvey Sorgen, deux musiciens new-yorkais qui m’invitent depuis quelques années régulièrement.

Pourquoi vouloir développer désormais le projet en direction du Canada et de l’Italie ? Et pourquoi avoir choisi ces pays ?
Ces échanges ARCH, nous ne pourrions les réaliser si, à Brest, l’Ensemble Nautilis que j’ai la chance d’animer ne travaillait pas main dans la main avec Penn ar jazz, qui programme l’Atlantique Jazz Festival et qui fait un travail de terrain et de diffusion incomparable toute l’année pour les musiques créatives en générale. Nous avons donc réalisé un cycle durant 4 années avec Chicago, un cycle dont nous avions programmé l’obsolescence intentionnellement et qui a généré des relations, aujourd’hui, durables avec les Etats-Unis. Il ne reste plus qu’à reproduire cette démarche avec d’autres endroits du monde en tirant les leçons de cette première expérience. Un des constats a été que la réciprocité n’a pas été très grande avec Chicago.  Nous, les Français, avons beaucoup mené la barque, fait les choix artistiques, décidé des musiciens que nous souhaitions inviter etc. La France est un pays qui, à tous les niveaux de son institution (Etat, Région, Département, Ville) se pose la question de la présence de la culture et donc ces aventures ne pourraient voir le jour sans l’intervention de fonds publiques. Aux Etats-Unis, l’institution est totalement absente, en tout cas dans les domaines artistiques qui nous occupent. C’est effrayant, alors que les musiques afro-américaines, le jazz, le blues, le rock font partie intégrante de l’ADN culturel de tous les Américains, les représentants du peuple américain (gouvernement, états, villes) n’apportent aucun soutien tangible à la création et aux musiciens qui vivent dans un cadre économique lamentable ou sous la pression de la réussite économique. Seuls ceux qui ont un soutien privé ou qui jouent régulièrement à l’étranger s’en sortent. Autant dire que nous n’avons pas trouvé de réciprocité économique dans ces échanges, nous les avons malgré tout réalisés en trouvant notamment quelques fonds privés.

Nous avons donc aujourd’hui l’envie de trouver des modèles d’échanges où la question de la réciprocité (dans les choix artistiques et dans le partage des poids économiques) se pose. Je ne parle pas nécessairement d’équilibre ou d’égalité mais l’intention et le partage sont importants pour nous. Nous avons donc commencé l’an dernier un travail avec la ville de Montréal, en considérant que 4 entités devaient être autour de la table cette fois : le festival Suoni per el popolo à Montréal, un certain nombre de musiciens québécois, Penn ar Jazz et l’Ensemble Nautilis. Nous construisons les choses de façon plus réciproque et cela nous semble plus riche. Pour ce qui est des pays d’Europe, c’est un peu différent, j’aimerais initier avec quelques partenaires, une sorte de réseau de circulation des artistes, qui serait en symbiose avec nos modes de fonctionnement et de création (du local au local). Par exemple, j’ai rencontré, dans les montagnes au Nord de Brescia près de Milan, un collectif de musiciens qui gère un lieu qui se nomme l’Alberodonte, ils y jouent régulièrement, invitent nombre de musiciens à travailler avec eux et notamment certains de Chicago. Gabrielle Mitelli, l’un des piliers, est trompettiste, activiste, mais aussi vigneron et pas n’importe quel vigneron. Nous sommes en train de préparer un événement en Centre Bretagne autour d’échanges avec ces nouveaux amis italiens, sur la notion de musique et de terre, terroir, territoire, avec les Musiques Têtues à Rostrenen, l’école de musique de Rostrenen, le conservatoire de Brest et l’école de musique de Carhaix. Cela n’est encore qu’un projet. Gabrielle de son côté souhaite inviter l’Ensemble Nautilis. L’idée serait de trouver plusieurs points d’ancrage de ce type en Europe pour créer un réseau de circulation artistique qui corresponde à nos pensées par rapport à la musique telle que nous souhaitons la fabriquer et la vivre.

Few word of history about the ARCH

 

After managing to establish strong bounds with the scenes of Chicago and New York, Nautilis work to extend the ARCH project to other countries, while continuing to work with the United States.

Started in 2012, the project takes shape in the music scene of Chicago. Exchanges which aim to confront the methods of composition, pedagogy and musical practices. The Chicago scene is rich in cultural exchanges and artists collectives, Alexandre Pierrepont contributed initially to organize concerts and meetings between Nautilis’s musicians and carefully selected American musicians in New York and Chicago, as well that the working sessions on teaching techniques, experiences of interventions in schools conducted by the musicians of the AACM (Association for the Advancement of Creative musicians) in Chicago.

During 5 years, the musicians from Nautilis played in France and in the USA with a lot of musicians :

Hamid Drake, Michel Attias,Nicole Mitchell, Ken Filiano, Joe Morris,Ingrid Laubrock, Steve Dalachinsky, Butch Morris, Rob Brown, Daniel Levin, Taylor Ho Bynum, Kris Davis, Tom Rainey, Matt Bauder, Ade Steve Colson, Karl Berger, Daniel Carter, Mazz Swifft, John Hebert, Jason Roebke, Jeb Bishop, Dave Rempis, Jason Stein, Keefe Jackson, Rob Mazurek, Jeff Kowalkowski, Hamid Drake, Ernest Dawkins, Josh Abrams, Franck Rosaly, Jim Baker, Kahlil El Zabar, Jeff Parker, Isaiah Spencer, Michael Zerang, David Boykin, Jason Adasiewicz, Corey Wilkes, Ken Vandermark, Thomas Fujiwara, Mike Reed, Famoudou Don Moy, Harrison Bankhead, Cooper More, Chad Taylor, Avreeyl Ra, Steve Berry, Lou Mallozzi, Matt Lux …

Those meetings and concerts have allowed several creations and groups ( Energie noire, Third Coast Ensemble, Bonadventure Pencroff, Drake / Champion …).

Since then, the ARCH project has generated a multitude of meetings and concerts, naturally bringing musicians of Nautilis and those from Chicago to create new formations, the Third Coast Ensemble is one of them.

To go further :
– Penn Ar Jazz : www.penn-ar-jazz.com

ARCH MONTREAL : the summary of a first week of artistic meetings

Three artists from Montreal have came in Brest to meet three of Nautilis’s musicians  with who they created new bounds, crossed their practices, explored common artistic territories.

During the last year, the Nautilis Ensemble and the association Penn Ar Jazz, creators of the ARCH, an international exchanges program, built differents contacts and bounds in the musical scene of Montreal with the idea to meet new artists. They first met Peter Burton, artistic director of the festival Suoni Per Il Popolo. Thanks to him, the Nautilis’s musicians managed to meet Jason Sharp and Geneviève Gauthier, both saxophon players, and the dancer and singer Suzanna Hood.

The first meeting between all those musicians took place in Brest during the festival « Montreal Maintenant ! » organised by Penn Ar Jazz, between the 10 and le 14th of april.

 

During thoose days, the musicians spent severals days in residency in a way to learn how to work with each other, to know which axes would be dig and then give concerts in different places around the Guerin place.

Thuesday 10th : the canadians arrive, Penn Ar Jazz and Nautilis welcome them.

Wenesday 11th : visit of all the places where the concerts will take place, then a first working time. Jason Sharp, Geneviève Gauthier, Frédéric B.Briet and Christophe Rocher give a concert in the brewery « L’Urbaine », an atypical place where thirty people came to enjoy the music, the beers and the spring weather.

Thursday 12th : second day of residency. The morning is only about work, and at noon the artists welcome students to speack about how they create and work on their musics.

The afternoon is dedicated once again to work only between artists. In the evening, Suzanna Hood and Nicolas Pointard give a concert at the bar « le Mouton à Cinq Pattes ».

Friday 13th : the residency migrates to a college where the artists start to work until they meet few classes of pupils, in front of who they give a concerts and then explain how they build and imagine their work as artists.

The day ends on a concert of Suzanna, Jason and Geneviève in the recordshop « Bad Seeds »

 

Saturday 14th : the day will take place in the art center of « Passerelle ». Three different shows in different spaces and rooms of the art center. A first session set up around the piece of art of Uliel Saldanha « Vocoder & camouflage : tactics of Decay », a gigantik pile of bushes and leaves suspended on the ceiling, floating in an artificial fog with colored lights. The artists gave a concert of drone music, suprising, extended which put the public into a dreamy atmosphere.

 

 

The second concerts session take the shape of a walk in the all building : the artists are exploded in different spaces by two, leading the public through the rooms by the sound. Thus, the public is set on a spot for 15 minutes in front of a first duo (Nicolas Pointard and Geneviève Gauthier) then the second duo ( Jason Sharp and Frédéric B.Briet) begins his concert while the first one is ending, encourges people to move on toward the sound. And a last concert begins in an other room (Christophe Rocher and Suzanna Hood), making move the public again.

 

 

The second concerts session take the shape of a walk in the all building : the artists are exploded in different spaces by two, leading the public through the rooms by the sound. Thus, the public is set on a spot for 15 minutes in front of a first duo (Nicolas Pointard and Geneviève Gauthier) then the second duo ( Jason Sharp and Frédéric B.Briet) begins his concert while the first one is ending, encourges people to move on toward the sound. And a last concert begins in an other room (Christophe Rocher and Suzanna Hood), making moove the public again.

The day ends with a final concert in the very center of Passerelle.

Three unique sessions followed by a little crowd delighted by the music, very different for each concert.

After this week, the artists and Penn Ar Jazz took a time to think how things have been done, what worked, what didn’t work and how they can imagine the future of the ARCH together. The outcome of thoose few days is really good and very encouraging : everybody managed to find a place to express his own vision of the thing, his own voice, and managed to share it with the other artists. Exchanges have been so succesfull, rich and very dense. From the first day, a work methodology has been found quiet easily therewith each musician find his own voice in this surprising sextet. The outlooks are multiple, everybody has in mind to meet again, in Brest or Montreal, to work on a band or severals bands, and meet new territories.

 Everything needs to be thought, imagined, and built.

Retours sur l’ARCH « Montréal Maintenant ! »

ARCH
 « MONTRÉAL MAINTENANT ! »

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Trois artistes montréalais sont venus à Brest, rencontrer trois des musiciens de l’Ensemble Nautilis avec qui ils ont tissé des liens forts autour de l’idée de faire se croiser leurs pratiques, confronter les différences, explorer les territoires communs, faire émerger de nouveaux continents artistiques.

L’Ensemble Nautilis et l’association Penn Ar Jazz, initiateurs du dispositif d’échanges internationaux « ARCH » ont, pendant un an, établi différents contacts avec la scène musicale de Montréal, et finalement plus particulièrement avec le festival Suoni Per Il Popolo et son directeur, Peter Burton. Par son entremise, les musiciens de Nautilis ont pu être mis en relation avec des artistes montréalais : les saxophonistes Jason Sharp et Geneviève Gauthier, et la performeuse Suzanna Hood.

La première rencontre avec Christophe Rocher, Frédéric B.Briet et Nicolas Pointard, tous trois musiciens de l’Ensemble Nautilis, s’est faite à Brest durant le temps fort « Montréal Maintenant ! » porté par Penn Ar Jazz, entre le 10 et le 14 avril.

Durant cette semaine les musiciens ont passé plusieurs jours en résidence, le temps d’apprendre à se connaître et de comprendre quels axes de travail pouvaient être dégagés pour ensuite donner plusieurs concerts dans différents lieux autour de la place Guérin, étalés sur la semaine.

Mardi 10 avril : les canadiens débarquent, les équipes de l’Ensemble Nautilis et de Penn Ar Jazz les accueillent.

Mercredi 11 avril : visite des lieux où les concerts auront lieu, puis premier temps de travail en résidence. Un concert de Jason Sharp, Frédéric B.Briet, Geneviève Gauthier et Christophe Rocher est donné à la brasserie l’Urbaine, petit lieu atypique, où se sont regroupées une trentaine de personnes à l’intérieur et l’extérieur du bâtiment ouvert sur la rue, profitant de la musique et du soleil printanier.

 

Jeudi 12 avril : second jour de résidence. La matinée est consacrée au travail entre artistes, et le midi, ils accueillent des étudiants pour évoquer les différentes esthétiques abordées dans leurs musiques respectives et les démarches artistiques qui les meuvent. L’après-midi est à nouveau consacrée à la résidence, pour terminer sur un concert au Mouton à Cinq Pattes, bar chaleureux, qui accueillera Suzanna Hood et Nicolas Pointard pour 45 minutes de performance.

 

 

 

Vendredi 13 avril : La résidence se délocalise dans un collège brestois, où les artistes travaillent la matinée. L’après-midi, ils rencontrent plusieurs classes. Les élèves assistent alors à un concert et échangent avec les artistes.

 

La journée se termine par un concert des trois montréalais chez Bad Seeds, un disquaire de la place Guérin.

 

 

Samedi 14 avril : La journée se déroule au centre d’arts contemporains Passerelle. Trois représentations sont éssaimées dans les différents espaces du gigantesque bâtiment. Une première session s’organise autour de l’œuvre de Jonathan Uliel Saldanha « Vocoder & camouflage : tactics of Decay », un amoncellement végétal suspendu au plafond, flottant dans une brume artificielle et des lumières de couleurs. Un environnement éthéré dans lequel les artistes proposent un musique drone et ambient étonnante, étirée, qui laisse le public venu en nombre, en apesanteur.

 

La seconde session constitue une balade dans tout le lieu, les artistes investissent différents espaces par paires, en se passant le relai du son. Ainsi le public se fixe pendant 15 minutes devant un duo, puis se laisse guider par le son provenant d’un autre duo, posé à un autre endroit dans le centre d’Art, ainsi trois fois.

Et enfin, un concert final est donné en plein milieu du centre d’arts.

Trois sessions exceptionnelles, toutes uniques et véritablement différentes, qui ont été suivies par un public particulièrement conséquent et ravi de découvrir le fruit de ces rencontres franco-canadiennes.

 

La fin de la semaine se conclue par une réflexion globale autour de l’ARCH Brest-Montréal. Les artistes en font un bilan très positif : tous ont su trouver une place au cœur de ces rencontres qui leur a permis d’exprimer une vision et de la partager avec les autres musiciens. Les échanges ont été particulièrement riches et denses. Dès les premiers jours, une méthodologie de travail, d’écoute et d’approche, a été facilement mise en place afin que chacun trouve sa voix au sein de cet étonnant sextet. Les perspectives sont multiples, tout le monde ayant en tête de se retrouver à nouveau, à Brest comme à Montréal, pour constituer un groupe ou plusieurs, pour provoquer de nouvelles rencontres et investir les territoires respectifs dans différents cadres (lieux de diffusion, universités, écoles…).

Tout reste à faire.

Silence Paradoxal

SILENCE PARADOXAL

Le duo Silence Paradoxal constitué de deux musiciens membres de l’Ensemble Nautilis, le pianiste/compositeur Christofer Bjurström (présent dans différents champs esthétiques allant du Jazz au Ciné-concert, du solo au grand ensemble) et de Vincent Raude (électronique) qui mène un certain nombre de projets dans des univers aussi variés que la techno (Upwellings), le Dub, la danse contemporaine (Lola Gatt, Tango Sumo etc…), le théâtre (Cie Hiatus) ou les musiques improvisées (Energie Noire, ARCH etc..).

Ce duo piano/électronique s’attache à explorer de nouveaux espaces en utilisant des dispositifs de traitement du son acoustique. Le son du piano est ainsi confronté à différents univers sonores (électroniques bien entendu, mais aussi du field recording etc…) ainsi qu’à une multitude de traitements en temps réel, la plupart du temps ayant recours à des outils uniques conçus exclusivement pour ce projet, une forme de lutherie numérique.

 

DISTRIBUTION

Vincent Raude : électronique, composition

Christofer Bjurström : piano, flûtes, composition

Régis Chesnais : mapping , scénographie, conception lumière

 

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Un projet du duo Silence Paradoxal, de Vincent Raude et Christofer Bjurström.

Silence paradoxal : le projet d’une musique minimaliste évoquant par son atmosphère des paysages intérieurs propres à chacun, tout comme dans les phases de sommeil paradoxal, le rêve n’appartient qu’à celui qui dort.

Le point de départ de ce projet est de concevoir le concert comme l’exploration de paysages sonores, comme un voyage à travers différents espaces imaginaires. En effet, la musique que produit le duo est une musique ouverte, avec une approche contemplative, bruitiste et expérimentale qui suscite à l’écoute des images intérieures oniriques, comme une forme de sommeil paradoxal sonore.

C’est cette immersion dans une multitude de paysages imaginaires que nous souhaitons renforcer en intégrant le concert du duo dans une scénographie axée sur la lumière.

D’un point vue technique, il s’agit d’enregistrer le son acoustique en temps réel de façon à l’amener dans un univers audio numérique étendu, pour le transformer, l’étendre, l’altérer, sans que jamais il ne s’agisse de boucles, la musique reste vivante et mouvante. Des parallèles se créent. Vincent Raude développe des outils spécifiques pour ce duo via le logiciel Mac / MSP qui permet d’utiliser une multitude de plug-in via des modules numériques pour projeter ses propres textures sonores et retraiter le son du piano.

Aux confins de l’ambient, de la musique contemporaine et des musiques improvisées, la musique que le duo produit est volontairement ouverte, laissant entrevoir des paysages imaginaires dans lesquels nous proposons une immersion, des chemins, un voyage dans le son…

Ce 1er projet consiste aussi en une mise en scène par le biais de lumières, il n’est pas exclu qu’un certain nombre des outils développés par Vincent Raude puissent être utilisés pour qu’une relation s’établisse réellement entre les instruments et les lumières sous la forme de mapping interactif.

L’utilisation de mapping sur un dispositif entourant les musiciens nous paraît la plus intéressante permettant de créer à la fois des images, des mouvements (dont la dimension visuelle du concert simple est plutôt démunie), des illusions. Le propos serait de retrouver avec la création visuelle un rapport d’interactivité équivalent à celui qui s’est développé entre les deux musiciens, et surtout pas de créer des sortes de tableaux figuratifs figés correspondant à chaque morceau.

Ce qui nous paraît important dans notre démarche est de créer des formes ouvertes, des cadres dans lesquels le parcours n’est pas totalement fixé et laisse la place à l’inventivité du moment, à l’improvisation. De ce point de vue, le visuel et le sonore doivent être vus sur un plan d’égalité.

Nous avons choisi de travailler avec Régis Chesnais, qui est un spécialiste du mapping (il travaille notamment pour l’entreprise Spectaculaires et de nombreux festivals en Bretagne et en France).

ARCH // MONTRÉAL MAINTENANT

Dans ses échanges avec l’international, l’Ensemble Nautilis s’associe avec Penn Ar Jazz et à des collectifs d’artistes,des festivals et lieux de diffusion dans d’autres pays pour construire des relations durables sur les territoires mutuels, proposer des échanges, des moments de créations impromptus qui ont souvent donné lieu à terme à la création de groupes constitués.

Une longue expérience a été menée avec les USA de 2012 à 2016.
Depuis 2017, l’Ensemble Nautilis et Penn Ar Jazz travaillent à établir de nouvelles relations
avec la scène musicale de Montréal.

Entre le 11 et le 16 Avril 2018 aura le lieu le temps fort « Montréal Maintenant ! » : une semaine de rencontres ARCH à Brest avec 3 artistes québécois (Jason Sharp, Susanna Hood, Geneviève Gauthier) et les 3 musiciens de Nautilis (Christophe Rocher, Frédéric B.Briet et Nicolas Pointard). Durant 4 jours, les artistes se retrouveront dans le cadre d’une résidence, donneront 6 concerts et des actions culturelles.

 +++ Tout le programme téléchargeable ici.+++

 

 

Tournée américaine pour le trio CAROL

LE TRIO CAROL EN TOURNÉE AUX USA

Trio informel jusqu’ici, Christophe Rocher, Frédéric B.Briet et Nicolas Pointard s’associent pour donner corps à CAROL. Formation évidente après des années de collaboration sur des projets communs, des impromptus, des expériences, de la recherche, et le plaisir de jouer ensemble.
CAROL, c’est une musique lumineuse sanglée de polyrythmie, traversée par les influences et les héritages multiples des trois musiciens. On dirait du jazz, mais c’est sans doute plus…

TOUTES LES ÉTAPES DE LA TOURNÉE : 

 *** NOUVELLES ORLÉANS ***

MARDI 24 AVRIL
Workshop à l’université Loyola dans la classe de in the classe du tromboniste et professeur Jeff Albert ( jeffalbert.com/ )
Concert et rencontre au Side Bar en compagnie de Jeff Albert et d’autres musiciens de la Nouvelle Orléans

MERCREDI 25 AVRIL
Concert de Bonadventure Pencroff et Kid Jordan au Musée du Jazz de la Nouvelle Orléans

JEUDI 26 AVRIL
Concert de Bonadventure Pencroff au Zeitgeist, en compagnie de Jeff Albert

VENDREDI 27 AVRIL
Séances d’enregistrement en studios de Bonadventure Pencroff et Jeff Albert

SAMEDI 28 AVRIL
Concert de Bonadventure Pencroff au Artklub

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*** DENVER ***

DIMANCHE 29 AVRIL
Concert du trio CAROL au Dazzle, en compagnie de Hugh Rajin

LUNDI 30 AVRIL
Concert de CAROL à l’Alliance Française

MARDI 1ER MAI :
Concert de CAROL à la brasserie Renegade

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*** IOWA CITY ***

JEUDI 3 MAI :
Concert du trio CAROL à The Sanctuary 21h

VENDREDI 4 MAI :
Concert du trio CAROL au Recital Hall, Voxman Music Building, 19h30 avec le Laptop Orchestra à l’université d’Iowa, avec invités spéciaux

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*** MINNEAPOLIS ***

SAMEDI 5 MAI :
Concert du trio CAROL au Black Dog

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*** CHICAGO ***

LUNDI 7 MAI :
Concert de Christophe Rocher, invité dans le cadre de The Bridge à l’Elastic Arts (avec Guillaume Séguron, Daunik Lazro, Joe Mc Phee … )

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*** NEW YORK CITY *** 

VENDREDI 11 MAI :
Concert de Joe Fonda, Harvey Sorgen, Christophe Rocher au Loft of Tom Rochon

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*** MIDDLETOWN CITY ***

SAMEDI 12 MAI :
Concert de Joe Fonda, Harvey Sorgen, Christophe Rocher au Buttonwood Tree

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*** MARLBORO TOWNSHIP ***

DIMANCHE 13 MAI :
Concert de Joe Fonda, Harvey Sorgen, Christophe Rocher au Falcon

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*** WOOSTOCK ***

LUNDI 14 MAI :
Concert de Joe Fonda, Harvey Sorgen, Christophe Rocher au Area 52 Studios

 

 


La tournée américaine du trio CAROL bénéficie du soutien financier de Spectacle vivant en Bretagne, de la Sacem, de la ville de Brest, de l’Institut Français, de la Région Bretagne, de la Spedidam.

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