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MUSIQUES CRÉATIVES ET VIVANTES, PAR DES MUSICIENS CRÉATIFS ET VIVANTS

Auteur/autrice : Ensemble Nautilis

No Silenz

Susanna Hood : chant et danse (Québec)
Jason Sharp : saxophone basse (Québec)
Fredéric B Briet : contrebasse (France)
Christophe Rocher : clarinette basse (France)

No Silenz :

trois instruments graves, une voix,
des grooves
et plus loin,
un partage spirituel
L’essence de ce quatuor réside dans le désir de faire vibrer le potentiel des basses au-delà de tout idiome : la basse en tant que groove, la basse en tant que matière sonore en constante évolution, la basse en tant que mélodies contrapuntiques entrelacées, la basse et la basse en tant que moteur percussif. Parfois soliste, parfois à l’intérieur du son,  une voix se déplace avec fluidité le long du continuum entre langage et texture, met en valeur les sons profonds avec des accents de lumière.
A l’image de l’histoire personnelle des joueurs, la musique est le reflet d’un large éventail de cultures. Il s’inspire de la musique minimaliste, du rock alternatif, de la pop, des rythmes afro-américains, du jazz, du free jazz, de la chanson française, de la culture d’improvisation américaine et européenne.
L’improvisation en est le moteur et les compositions écrites (mélodies et chants) deviennent des points de rassemblement, des îles, nourrissantes et nourries par un flux en constante révolution.
No Silenz est le fruit d’une collaboration de longue date entre la scène musicale montréalaise, l’Ensemble Nautilis à Brest, le festival Suoni Per Il Popolo à Montréal et Plages Magnétiques (Penn Ar Jazz) à Brest.

Créé à Brest en Mars 2019 puis à Montréal en Juin 2019. En tournée au Canada en Novembre/ Décembre 2019 et en Europe en 2020.

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Fred B.Briet : élève de JF Jenny Clark, side man dans Magma et compagnon de route de Benoit Delbecq, Guillaume Orti et tant d’autres. Il a joué avec Steve Coleman, Hamid Drake …

Christophe Rocher : créateur de l’Ensemble Nautilis, compagnon de route d’Edward Perraud, Rob Mazurek ou Olivier Benoit, il a créé de nombreux groupe avec les meilleurs musiciens européens et américains depuis 25 ans.

Jason Sharp : musicien phare du label Constellation, compagnon de route de Ken Vandermark, Peter Brötzman et Matana Roberts

Susanna Hood :  artiste interdisciplinaire en danse et musique, ancienne directeur artistique de hum dansoundart, collaboratrice de John Oswald, Martin Tétreault, Nilan Perera, et Scott Thomson dont les groupes “The Rent” (dédié au chansons de Steve Lacy) et “The Disguises”.


Les représentations de No Silenz au Canada en 2019 bénéficient
du soutien financier de Spectacle Vivant en Bretagne

ainsi que le soutien du Bureau Export.

Retour en images sur ARCH « Montréal Maintenant »

Retours en images sur le temps fort « Montréal Maintenant » : en avril 2018, les artistes montréalais Jason Sharp, Geneviève Gauthier et Susanna Hood sont venus à Brest, à la rencontre de Christophe Rocher, Frédéric B.Briet et Nicolas Pointard dans le cadre du dispositif ARCH, afin de confronter
leurs approches et leurs langages.

Une résidence informelle et les concerts se sont égrainés durant toute la
semaine du 9 avril, autour du quartier de St Martin.

Sylvain Bouttet, réalisateur et documentariste, les a suivis durant ces quelques jours.

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La suite de l’aventure continue de s’écrire au-travers de nouveaux allers-retours Brest-Montréal :

le groupe No Silenz, avec Jason Sharp, Julie Houle, Christophe Rocher et Frédéric B.Briet, devrait voir le jour en juin prochain.
Bientôt plus d’infos !

L’ARCH est un dispositif d’échanges internationaux mis en place par l’Ensemble Nautilis et Plages Magnétiques.

Montréal Maintenant / ARCH 2018 – Ensemble Nautilis / Plages Magnétiques from Ensemble Nautilis on Vimeo.

Cadence Libres

Cadence Libre, nouvelle émission radio de l’Ensemble Nautilis

Disposant d’une manne musicale, glanée au fil des concerts des Beaj Klub, de l’ARCH ou lors de diffusions plus classiques, l’Ensemble Nautilis s’est mis en tête de mettre à disposition ce contenu, en se concentrant sur la matière improvisée, chère à l’ensemble, afin de la rendre accessible par d’autres biais que le concert live.

Philip Hardy, président de l’association Nemo, prend le rôle de journaliste d’investigation pour recueillir les meilleurs concerts improvisés organisés et/ou joués par des membres de l’Ensemble Nautilis, interviewe artistes et spectateurs pour rendre compte de tout ce qui se joue autour de ce genre de propositions.

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Cadence libre, en partenariat avec Radio U

L’émission Cadence Libre est diffusée par les ondes de Radio U, le mardi à 22H00, toutes les deux semaines.
Plus d’infos par ici.

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Découvrez l’intégralité des émissions Cadence Libre sur le Mixcloud de l’Ensemble Nautilis :

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Note d’intention, par Philip Hardy : 

L’improvisation, déjà largement présente dans les musiques classique indienne, arabe et d’Afrique noire, la musique tzigane, le flamenco et bien sur le blues et le jazz, a pris un nouveau tournant dans les années 1950 avec la naissance du free jazz. En s’efforçant de sortir des formes codifiées, l’improvisation tend alors vers de plus en plus de « libertés ».
De ce mouvement, ainsi que de l’arrivée de nouveaux instruments nés des technologies électroniques et informatiques, va émerger un foisonnement de styles riches et innovants. L’improvisation prend une telle importance qu’elle  fait maintenant partie des disciplines  musicales proposées à tous les élèves, quel que soit le cursus choisi classique, musique actuelles, musiques traditionnelles, jazz, etc…. dans la plupart des écoles de musique et conservatoires.

« Cadence Libre », une émission sur la musique improvisée, mais aussi sur les nouvelles formes de jazz, la musique contemporaine et plus largement tous les types de musiques atypiques vous emmène en voyage au travers des différentes manifestations, concerts, happenings proposés à Brest et dans sa région.
Notre but, notre envie, est de vous faire découvrir et partager avec vous des moments de créations éphémères et uniques, qu’ils soient l’oeuvre de musiciens professionnels ou d’amateurs. Nous nous intéresserons notamment à des créations d’étudiants au clous de l’UBO ou à des celles des élèves du conservatoire au Beaj Kafé. Nous suivront de près les avants premières de l’ensemble Nautilis et des musiciens de cet ensemble.

Dans la mesure du possible nous ferons partager des extraits de master classes des ateliers d’improvisation de l’ENM de Brest.
Pour des raisons techniques, la plupart des émissions sont retransmises en différé. Si nous en avons la possibilité nous proposerons des retransmissions en direct de concerts et de prestations en studio.

Nous annoncerons concerts et sorties de disques avec présentations des musiciens et extraits musicaux. Notre motivation est de partager et faire connaitre à un plus grand nombre les musiques qui sortent des sentiers battus. Cette émission veut être une fenêtre ouverte sur un domaine musical très peu couvert par les médias actuels. Elle trouvera son auditoire parmi les personnes de plus en plus nombreuses à rechercher des expériences culturelles nouvelles et originales.

« Cadence Libre » une émission qui lave les oreilles !

Nautilis à Montréal

ARCH MONTRÉAL / BREST

Initiée l’année dernière, l’ARCH Montréal / Brest continue. Les musiciens de l’Ensemble Nautilis, Christophe Rocher, Frédéric B.Briet et Nicolas Pointard et l’administrateur de l’ensemble Paul Geffrelot, ainsi que les compères de Plages Magnétiques, le programmateur Frédéric Roy et la directrice Janick Tilly se sont rendus à Montréal pour rencontrer les partenaires de l’ARCH : Peter Burton, directeur et programmateur du festival Suoni Per Il Popolo, et les musiciens Jason Sharp et Julie Houle qui prendront part à la création d’un groupe transatlantique, « No Silenz ».

 

Mercredi 21 novembre : Départ pour Montréal.

Jeudi 22 novembre : Arrivée dans le grand froid (-15°)

La semaine se déclinera entre rencontres professionnelles, concerts, et répétition de ce qui sera la prochaine émanation de l’ARCH, le groupe No Silenz.

Première rencontre pro avec Eric Lewis :

Chercheur en philosophie, art et improvisation à l’université Mc Gill, Eric Lewis voyage beaucoup pour partager ses projets autour de la connexion entre musique, urbanisme, partage, société. Il a notamment contribué au développement du logiciel MyCityMySounds sur smartphone qui permet à quiconque de déposer ou écouter des captures sonores en fonction des lieux grâce une carte GPS. Cela donne des cartes interactives sur lesquelles il possible de trouver des traces sonores du passage des contributeurs. Cette application est exploitable par quiconque, germe l’idée d’une version brestoise à mettre en place à l’occasion de l’Atlantique Jazz Festival.

Puis concerts de Pierre-Yves Martel et de l’ensemble Supermusique.

Vendredi 23 novembre :

Rencontre avec Peter Burton pour parler des prochaines étapes de l’ARCH et leur mise en place.
La construction du projet prend forme et Peter fait part d’un enthousiasme renouvelé et contagieux.

Se profilent : une résidence à Brest puis à Montréal de No Silenz. Des concerts dans des festivals des deux cotés de l’atlantique. Pour la suite, horizon 2020, est évoqué plusieurs pistes artistiques, il était question d’imaginer une création autour d’Antony Braxton, finalement ça ne se fera pas. Reste à imaginer autre chose.

Samedi 24 novembre :
Il fait plus chaud, seulement 0° degrès, parfait pour découvrir la ville mais le programme sera en réalité studieux puisque c’est sur cette journée sur le groupe No Silenz se retrouve pour la première fois, pour jouer et déterminer la direction que doit prendre ce projet.

Paul Geffrelot, spectateur pour l’occasion en dira ceci :

 » Il en ressort quelque chose de massif qui se déploie assez lentement comme une mécanique vieillissante pleine de frottements, de décalages et d’inertie. Cela créé une atmosphère assez forte, plutôt inquiétante, angoissante. Une angoisse un peu loufoque que vient renforcer la danse de ces quatre instruments biscornus tout en tuyauteries et courbures. Le nom No Silenz me paraît convenir tant cette mécanique enveloppe l’auditeur dans une matière dense et grouillante qui laisse peu de place au silence. « 

Dimanche 25 novembre :

Les brestois sont accueillis dans l’émission de radio de Jacques Pradel, sur Cinq fm.102.3, émission sur les musiques créatives. Une rencontre se fait également avec Marc Chenard, journaliste pour la Scéna Musicale, magazine spécialisé.

Lundi 27 novembre :

Journée de travail avec d’autres musiciens locaux, tel que Yves Charuest. Saxophoniste important ici, à Montréal depuis les années 80, il a croisé la route de Peter Kowald au milieu des années 80 et a joué avec Kowald durant de nombreuses années, il a remplacé notamment le grand Jimmy Lyons lorsque celui-ci est tombé malade. Peu connu, finalement, Yves a contribué a faire des passerelles entre les deux continents depuis cette époque.

L’après-midi est consacrée à la répétition pour préparer le concert du lendemain avec le trio Carol accompagné de Geneviève Gauthier, saxophoniste rencontrée quelques mois auparavant à Brest, toujours dans le cadre de l’ARCH.  Le concert se déroulera à La Casa Del Popolo, un endroit mythique de la diffusion de la musique à Montréal. Quatre salles dans la même rue, 150 concerts produits par la Casa par an, 700 concerts en tout en comptabilisant les soirées de mise à disposition de la salle, c’est réellement incroyable.

Après cette semaine fort dense en montage de projets, en musique et en rencontres, il est temps pour les brestois de reprendre l’avion direction la Bretagne et d’envisager la suite du programme pour l’étape de juin.

La suite au prochain épisode.

 

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Ces échanges bénéficient du soutien de Spectacle Vivant en Bretagne, de la Sacem et de l’Institut Français

Retours sur la tournée aux États-Unis du trio Carol

Après la tournée du trio Carol aux États-Unis, Christophe Rocher revient sur cette aventure outre-atlantique qui va bien au-delà de simples concerts à l’étranger, et qui se transforme pour devenir aussi une odyssée européenne parsemée de rencontres artistiques et humaines exceptionnelles…

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La tournée américaine du trio CAROL a bénéficié du soutien financier de Spectacle vivant en Bretagne, de la Sacem, de la ville de Brest, de l’Institut Français, de la Région Bretagne, de la Spedidam.

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Interview par Erwan Bargain pour Bretagne Actuelle.

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Fondateur de l’Ensemble Nautilis, basé dans le Finistère, le clarinettiste Christophe Rocher revient d’une tournée aux Etats-Unis. Avec ses acolytes, le contrebassiste Frédéric B. Briet et le batteur Nicolas Pointard, ils ont ainsi joué à la Nouvelle-Orléans, à Denver, Iowa City et Minneapolis. Retour sur cette belle aventure humaine, réalisée dans le cadre du projet ARCH, dédié aux échanges artistiques entre musiciens bretons et internationaux.

 

D’où est né le désir de lancer ARCH ?
Je suis un laborieux, j’ai besoin de temps pour trouver la musique, et aussi les bonnes personnes, Alors quand mon ami Alexandre Pierrepont, anthropologue du jazz d’aujourd’hui, journaliste, et penseur, m’a proposé une tournée aux USA, où je jouerais avec nombre de musiciens américains tous plus connus et magnifiques les uns que les autres. J’ai réfléchi quelques secondes et, à sa grande surprise, j’ai refusé pour lui proposer l’instant suivant, un autre type d’aventure, plus durable et plus en cohérence avec ce que je suis : un voyage pour jouer avec tous ces musiciens, certes, mais un voyage qui serait un voyage d’exploration, un voyage initiatique, en vue de créer des relations plus durables, car je n’aime pas les « one shots ». Nous sommes donc partis pour 3 semaines en mars 2012, à New York, puis Chicago, Alexandre Pierrepont, Frédéric B. Briet (contrebassiste) et moi. Nous avons joué lors de sessions, de rencontres et de concerts, 2 à 3 fois par jour parfois.  Nous avons rencontré des artistes auprès desquels nous avons expliqué notre désir de faire de la Bretagne un point d’ancrage de rencontres et de créations entre musiciens américains (en particulier de Chicago) et bretons. Au retour, notre choix était clair, ces contacts humains et artistiques devaient profiter à tous dans Nautilis, ici, en Bretagne. Nous avons donc imaginé ce dispositif ARCH dont le but est de favoriser les rencontres, les créations et la diffusion de la musique créée de part et d’autre de l’Atlantique, en provoquant des concerts mêlant Bretons et Américains.

Que retiens-tu des quatre premières années du projet et des échanges avec la scène de Chicago ?
Evidemment, il me faudrait quelques heures et quelques centaines de pages pour répondre à cette question. Mais en un mot : l’humanité. Nous avons fini ce premier volet de quatre ans en créant un grand orchestre le Third Coast Orchestra, qui a joué au Quartz et à Paris, à la Dynamo de Banlieue Bleue. Nous l’avons appelé ainsi, sur le constat finalement que nos deux communautés, bretonnes comme chicagoannes étaient très concernées par les côtes, les rivages, les bordures, Chicago étant au bord de l’immense lac Michigan, qui est appelé la troisième côte des Etats-Unis. Ces côtes sont des invitations aux voyages, à la navigation, mais aussi à l’accueil des navigateurs des autres contrées, c’est un état d’esprit commun que nous portons en nous à travers la musique, mais aussi dans nos vies. Voyager mais aussi, accueillir les gens qui arrivent par la mer notamment, les étrangers, les autres, nous a semblé être une question importante et intemporelle, comprend qui veut ou comprend qui peut ! Chicago est aussi la ville des Etats-Unis la plus ségréguée, les afro-américains vivent pour la plupart au sud de la ville, les blancs au nord. Les musiciens n’échappent pas à ce mur physique, pourtant ils jouent ensemble régulièrement, militent pour la plupart, encore aujourd’hui, contre cette ségrégation. Rob Mazurek, à qui nous avons confié la direction de ce grand orchestre, est le symbole de cette humanité, avec cet ensemble qui mêle hommes et femmes de Bretagne et de Chicago, blanc et noirs, venant du jazz, du rock, de la musique traditionnelle, tous improvisateurs. Quelques minutes avant de monter sur scène, le jour de la première, Rob m’a glissé à l’oreille : « tu sais, Christophe, mon rôle, ce n’est pas que les musiciens jouent bien ma musique, c’est qu’ils jouent la leur, qu’ils soient heureux ensemble, et qu’ils partagent de l’amour ».

Le rapport à la musique est-il différent des deux côtés de l’Atlantique et si oui, pourquoi ?
Oui, en France, nous éprouvons le besoin de mettre des étiquettes avant même d’entendre la musique. Nous, musiciens français, parlons beaucoup de la musique avant de la jouer, les américains parlent très peu de la musique qu’ils jouent, ils se contentent de la jouer. Et si un musicien, en France, joue du jazz, alors, nous, Français, avons parfois du mal à comprendre que le lendemain, il parte en tournée avec un groupe de rock très commercial, ou de musique expérimentale radicale, et pourtant, c’est exactement ce que font la plupart des musiciens que nous rencontrons sur le continent américain, c’est une attitude d’ouverture qui me plait beaucoup, une attitude vitale même. Par exemple parmi les musiciens avec lesquels nous avons joué : Matt Bauder joue dans Arcade Fire, Jeff Parker dans Tortoise et à Montréal, nous avons rencontré les musiciens de Godspeed You Black Emperor, notamment Thierry Amar et surtout Mauro Pezzente qui gère le Suoni Per El Popolo, festival de musique expérimental, un festival qui balaye très large, de la musique contemporaine au Punk en passant par le Freejazz et la danse contemporaine. Par ailleurs, ici, nous avons encore la chance de vivre avec un système social que les gouvernements successifs tentent de désosser mais qui permet encore aujourd’hui aux écoles, aux conservatoires, aux scènes, aux festivals de faire circuler les artistes auprès des populations. Cela est très différent aux USA, la musique se loge dans d’autres endroits, par les bonnes volontés, les festivals… Il faut savoir que nos amis américains nous envient profondément ce système social, ils nous le disent souvent : « résistez, la France est un modèle ! ». Et ce, d’autant plus aujourd’hui avec le gouvernement Trump. Souvent, ceux qui gagnent de l’argent en font profiter les autres pour pallier au manque de solidarité du modèle américain (santé, éducation …). Par exemple Mike Reed, batteur de Chicago, dirige un des plus grands festivals de rock et de pop des USA, le Pitchfork Music Festival. Il a ouvert le Constellation, un des plus beaux clubs de jazz contemporain et de musiques créatives de Chicago, notamment grâce à l’activité du Pitchfork. C’est un peu comme si les Vieilles Charrues finançaient Penn ar Jazz, et ici, c’est difficile à imaginer !

Comment s’est déroulée votre dernière tournée aux USA ?
Nous sommes passés par les villes de La Nouvelle Orleans, Denver (qui est jumelée avec Brest), Iowa-City et Minneapolis. Nous travaillons déjà à la tournée 2019 car les contacts que nous avions dans certaines villes n’ont pas pu se concrétiser cette année (Seattle, Houston, Los Angeles et Detroit en particulier). Nous avons débuté la tournée avec la formation Bonadventure Pencrof, créée en 2013, puis terminé avec le Trio Carol qui accueillait chaque soir un nouvel invité dans la ville où il jouait. Pour finir, mes camarades sont rentrés en Bretagne. Je suis alors passé par Chicago pour avancer sur de nouveaux projets et j’ai fini mon périple par quatre jours de concerts avec Joe Fonda et Harvey Sorgen, deux musiciens new-yorkais qui m’invitent depuis quelques années régulièrement.

Pourquoi vouloir développer désormais le projet en direction du Canada et de l’Italie ? Et pourquoi avoir choisi ces pays ?
Ces échanges ARCH, nous ne pourrions les réaliser si, à Brest, l’Ensemble Nautilis que j’ai la chance d’animer ne travaillait pas main dans la main avec Penn ar jazz, qui programme l’Atlantique Jazz Festival et qui fait un travail de terrain et de diffusion incomparable toute l’année pour les musiques créatives en générale. Nous avons donc réalisé un cycle durant 4 années avec Chicago, un cycle dont nous avions programmé l’obsolescence intentionnellement et qui a généré des relations, aujourd’hui, durables avec les Etats-Unis. Il ne reste plus qu’à reproduire cette démarche avec d’autres endroits du monde en tirant les leçons de cette première expérience. Un des constats a été que la réciprocité n’a pas été très grande avec Chicago.  Nous, les Français, avons beaucoup mené la barque, fait les choix artistiques, décidé des musiciens que nous souhaitions inviter etc. La France est un pays qui, à tous les niveaux de son institution (Etat, Région, Département, Ville) se pose la question de la présence de la culture et donc ces aventures ne pourraient voir le jour sans l’intervention de fonds publiques. Aux Etats-Unis, l’institution est totalement absente, en tout cas dans les domaines artistiques qui nous occupent. C’est effrayant, alors que les musiques afro-américaines, le jazz, le blues, le rock font partie intégrante de l’ADN culturel de tous les Américains, les représentants du peuple américain (gouvernement, états, villes) n’apportent aucun soutien tangible à la création et aux musiciens qui vivent dans un cadre économique lamentable ou sous la pression de la réussite économique. Seuls ceux qui ont un soutien privé ou qui jouent régulièrement à l’étranger s’en sortent. Autant dire que nous n’avons pas trouvé de réciprocité économique dans ces échanges, nous les avons malgré tout réalisés en trouvant notamment quelques fonds privés.

Nous avons donc aujourd’hui l’envie de trouver des modèles d’échanges où la question de la réciprocité (dans les choix artistiques et dans le partage des poids économiques) se pose. Je ne parle pas nécessairement d’équilibre ou d’égalité mais l’intention et le partage sont importants pour nous. Nous avons donc commencé l’an dernier un travail avec la ville de Montréal, en considérant que 4 entités devaient être autour de la table cette fois : le festival Suoni per el popolo à Montréal, un certain nombre de musiciens québécois, Penn ar Jazz et l’Ensemble Nautilis. Nous construisons les choses de façon plus réciproque et cela nous semble plus riche. Pour ce qui est des pays d’Europe, c’est un peu différent, j’aimerais initier avec quelques partenaires, une sorte de réseau de circulation des artistes, qui serait en symbiose avec nos modes de fonctionnement et de création (du local au local). Par exemple, j’ai rencontré, dans les montagnes au Nord de Brescia près de Milan, un collectif de musiciens qui gère un lieu qui se nomme l’Alberodonte, ils y jouent régulièrement, invitent nombre de musiciens à travailler avec eux et notamment certains de Chicago. Gabrielle Mitelli, l’un des piliers, est trompettiste, activiste, mais aussi vigneron et pas n’importe quel vigneron. Nous sommes en train de préparer un événement en Centre Bretagne autour d’échanges avec ces nouveaux amis italiens, sur la notion de musique et de terre, terroir, territoire, avec les Musiques Têtues à Rostrenen, l’école de musique de Rostrenen, le conservatoire de Brest et l’école de musique de Carhaix. Cela n’est encore qu’un projet. Gabrielle de son côté souhaite inviter l’Ensemble Nautilis. L’idée serait de trouver plusieurs points d’ancrage de ce type en Europe pour créer un réseau de circulation artistique qui corresponde à nos pensées par rapport à la musique telle que nous souhaitons la fabriquer et la vivre.

Few word of history about the ARCH

 

After managing to establish strong bounds with the scenes of Chicago and New York, Nautilis work to extend the ARCH project to other countries, while continuing to work with the United States.

Started in 2012, the project takes shape in the music scene of Chicago. Exchanges which aim to confront the methods of composition, pedagogy and musical practices. The Chicago scene is rich in cultural exchanges and artists collectives, Alexandre Pierrepont contributed initially to organize concerts and meetings between Nautilis’s musicians and carefully selected American musicians in New York and Chicago, as well that the working sessions on teaching techniques, experiences of interventions in schools conducted by the musicians of the AACM (Association for the Advancement of Creative musicians) in Chicago.

During 5 years, the musicians from Nautilis played in France and in the USA with a lot of musicians :

Hamid Drake, Michel Attias,Nicole Mitchell, Ken Filiano, Joe Morris,Ingrid Laubrock, Steve Dalachinsky, Butch Morris, Rob Brown, Daniel Levin, Taylor Ho Bynum, Kris Davis, Tom Rainey, Matt Bauder, Ade Steve Colson, Karl Berger, Daniel Carter, Mazz Swifft, John Hebert, Jason Roebke, Jeb Bishop, Dave Rempis, Jason Stein, Keefe Jackson, Rob Mazurek, Jeff Kowalkowski, Hamid Drake, Ernest Dawkins, Josh Abrams, Franck Rosaly, Jim Baker, Kahlil El Zabar, Jeff Parker, Isaiah Spencer, Michael Zerang, David Boykin, Jason Adasiewicz, Corey Wilkes, Ken Vandermark, Thomas Fujiwara, Mike Reed, Famoudou Don Moy, Harrison Bankhead, Cooper More, Chad Taylor, Avreeyl Ra, Steve Berry, Lou Mallozzi, Matt Lux …

Those meetings and concerts have allowed several creations and groups ( Energie noire, Third Coast Ensemble, Bonadventure Pencroff, Drake / Champion …).

Since then, the ARCH project has generated a multitude of meetings and concerts, naturally bringing musicians of Nautilis and those from Chicago to create new formations, the Third Coast Ensemble is one of them.

To go further :
– Penn Ar Jazz : www.penn-ar-jazz.com

ARCH MONTREAL : the summary of a first week of artistic meetings

Three artists from Montreal have came in Brest to meet three of Nautilis’s musicians  with who they created new bounds, crossed their practices, explored common artistic territories.

During the last year, the Nautilis Ensemble and the association Penn Ar Jazz, creators of the ARCH, an international exchanges program, built differents contacts and bounds in the musical scene of Montreal with the idea to meet new artists. They first met Peter Burton, artistic director of the festival Suoni Per Il Popolo. Thanks to him, the Nautilis’s musicians managed to meet Jason Sharp and Geneviève Gauthier, both saxophon players, and the dancer and singer Suzanna Hood.

The first meeting between all those musicians took place in Brest during the festival « Montreal Maintenant ! » organised by Penn Ar Jazz, between the 10 and le 14th of april.

 

During thoose days, the musicians spent severals days in residency in a way to learn how to work with each other, to know which axes would be dig and then give concerts in different places around the Guerin place.

Thuesday 10th : the canadians arrive, Penn Ar Jazz and Nautilis welcome them.

Wenesday 11th : visit of all the places where the concerts will take place, then a first working time. Jason Sharp, Geneviève Gauthier, Frédéric B.Briet and Christophe Rocher give a concert in the brewery « L’Urbaine », an atypical place where thirty people came to enjoy the music, the beers and the spring weather.

Thursday 12th : second day of residency. The morning is only about work, and at noon the artists welcome students to speack about how they create and work on their musics.

The afternoon is dedicated once again to work only between artists. In the evening, Suzanna Hood and Nicolas Pointard give a concert at the bar « le Mouton à Cinq Pattes ».

Friday 13th : the residency migrates to a college where the artists start to work until they meet few classes of pupils, in front of who they give a concerts and then explain how they build and imagine their work as artists.

The day ends on a concert of Suzanna, Jason and Geneviève in the recordshop « Bad Seeds »

 

Saturday 14th : the day will take place in the art center of « Passerelle ». Three different shows in different spaces and rooms of the art center. A first session set up around the piece of art of Uliel Saldanha « Vocoder & camouflage : tactics of Decay », a gigantik pile of bushes and leaves suspended on the ceiling, floating in an artificial fog with colored lights. The artists gave a concert of drone music, suprising, extended which put the public into a dreamy atmosphere.

 

 

The second concerts session take the shape of a walk in the all building : the artists are exploded in different spaces by two, leading the public through the rooms by the sound. Thus, the public is set on a spot for 15 minutes in front of a first duo (Nicolas Pointard and Geneviève Gauthier) then the second duo ( Jason Sharp and Frédéric B.Briet) begins his concert while the first one is ending, encourges people to move on toward the sound. And a last concert begins in an other room (Christophe Rocher and Suzanna Hood), making move the public again.

 

 

The second concerts session take the shape of a walk in the all building : the artists are exploded in different spaces by two, leading the public through the rooms by the sound. Thus, the public is set on a spot for 15 minutes in front of a first duo (Nicolas Pointard and Geneviève Gauthier) then the second duo ( Jason Sharp and Frédéric B.Briet) begins his concert while the first one is ending, encourges people to move on toward the sound. And a last concert begins in an other room (Christophe Rocher and Suzanna Hood), making moove the public again.

The day ends with a final concert in the very center of Passerelle.

Three unique sessions followed by a little crowd delighted by the music, very different for each concert.

After this week, the artists and Penn Ar Jazz took a time to think how things have been done, what worked, what didn’t work and how they can imagine the future of the ARCH together. The outcome of thoose few days is really good and very encouraging : everybody managed to find a place to express his own vision of the thing, his own voice, and managed to share it with the other artists. Exchanges have been so succesfull, rich and very dense. From the first day, a work methodology has been found quiet easily therewith each musician find his own voice in this surprising sextet. The outlooks are multiple, everybody has in mind to meet again, in Brest or Montreal, to work on a band or severals bands, and meet new territories.

 Everything needs to be thought, imagined, and built.

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